Le répit pour les proches aidants : aider sans s’oublier

Par : Alexandre Haslin

Les proches aidants jouent un rôle crucial dans le soutien aux personnes en perte d'autonomie, qu'il s'agisse d'un parent âgé, d'un conjoint malade ou d'un enfant en situation de handicap. Toutefois, ce rôle peut s'avérer exigeant, tant sur le plan physique qu'émotionnel. Il est donc essentiel que les proches aidants puissent prendre du répit afin de préserver leur équilibre et leur bien-être.

 

Le répit, une condition nécessaire au bien-être

S'occuper d'un proche peut être une expérience enrichissante, mais elle peut aussi entraîner de la fatigue, du stress et de l'épuisement. Plusieurs études montrent que les proches aidants sont plus à risque de souffrir d'anxiété, de dépression et de problèmes de santé physique. Prendre du temps pour soi n'est pas un luxe, mais une nécessité afin d'être en mesure de continuer à offrir un soutien de qualité à la personne aidée.

Le répit permet aux proches aidants de souffler, de se ressourcer et de prendre soin d'eux-mêmes. Cela peut prendre plusieurs formes : un moment de détente, du temps pour pratiquer une activité qu'ils aiment ou encore l'occasion de rattraper du sommeil et de recharger leurs batteries.

 

En chiffres*

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*Enquête sur la proche aidance au Québec en 2022 réalisée par L’Appui pour les proches aidants

 

Différentes formes de répit pour différents besoins

Plusieurs organismes offrent des services spécifiques pour aider les proches aidants à prendre du répit en toute tranquillité. Parmi eux, on retrouve :

  • Le répit à domicile : un·e professionnel·le prend le relais à domicile pour assurer les soins et l'accompagnement de la personne aidée.
  • Les centres de jour : ces centres offrent un encadrement pour les personnes aidées, leur permettant de socialiser et de participer à des activités stimulantes.
  • Les séjours de répit : certaines ressources proposent un hébergement temporaire pour les personnes aidées afin que leur proche aidant puisse se reposer ou s'absenter en toute confiance.
  • Les groupes de soutien : ces rencontres permettent aux proches aidants d'échanger avec d'autres personnes vivant des réalités similaires, de partager des conseils et de briser l'isolement.

 

L’exemple de l’ALPA, une gamme de services complète et sur mesure

France Boisclair est directrice générale de l’Association Lavalloise des Personnes Aidantes (ALPA), un organisme qui offre plusieurs services destinés aux personnes proches aidantes, parmi lesquels des services de répit. « C’est la première chose qui nous est demandée, le répit. » précise-t-elle. « Les personnes sont référées vers nous parce qu’elles sont épuisées. »

« La personne peut quitter les lieux ou rester se reposer, dormir ou écouter une émission. »

« Les préposés qu’on envoie à domicile n’aident pas seulement à prendre soin de la personne aidée, mais vont aussi pouvoir soutenir le proche aidant avec d’autres tâches, comme des tâches ménagères. Pendant ce temps, la personne peut quitter les lieux ou rester se reposer, dormir ou écouter une émission. […] On est là avant tout pour le proche aidant. » Les services de répit offerts par l’ALPA prennent la forme de 4 à 8h par semaine d’aide à domicile, « tant et aussi longtemps qu’il y a besoin. » précise France Boisclair.

« Le préposé va être attentif à d’éventuels changements chez le proche aidant, par exemple une détérioration de l’humeur, de la tristesse. »

Parmi les atouts majeurs de l’ALPA, une attention toute particulière portée aux besoins de la personne proche aidante. « Dès la première prise de contact, l’intervenant va faire le point sur les besoins de la personne aidée, mais aussi identifier si la personne aidante n’aurait pas des besoins qu’elle n’aurait pas nommé, ou même dont elle ne se rend pas compte. » Il peut s’agir d’enjeux de transport adapté, de rédaction ou révision de testament, de démarches pour une procuration… Par la suite, « le même préposé se rend au domicile chaque semaine. Ça permet de créer un lien de confiance avec le proche aidant. Le préposé va alors être attentif à d’éventuels changements chez le proche aidant, comme une détérioration de l’humeur, de la tristesse… puis évaluer si un besoin d’intervention sociale est requis. »

« Dès que vous devenez proche aidant, allez chercher du soutien. »

Si ces ressources sont essentielles, Mme Boisclair déplore que trop de personnes en détresse ne demandent pas d’aide. « Dès que vous devenez proche aidant, allez chercher du soutien. Bien souvent, ce sont les enfants qui nous contactent, parce qu’ils voient un de leurs parents s’épuiser à s’occuper de son/sa coinjoint·e. […] C’est important d’aller cogner avant l’épuisement. »

D’autres ressources, comme des centres de jour, sont offertes par l’ALPA. Pour en savoir plus, consultez aldpa.org.

 

Comment accéder à ces services?

Si vous êtes une personne proche aidante et que vous ressentez le besoin de souffler, plusieurs solutions s'offrent à vous. Vous pouvez contacter directement les organismes mentionnés pour connaître leurs offres de services et les modalités d'inscription. Vous pouvez également consulter notre banque de ressources en ligne, clavarder avec une personne de notre équipe (voir en bas à droite de l’écran) ou composer le 2-1-1 pour de l’aide.